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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

lièrement, et surtout par abonnement, des journaux de l’opposition où ses partisans ne manqueraient point d’insérer des avis en langage convenu qui mettraient l’Empire britannique en péril.

De là peut-on déduire comme on envisageait dans les cours d’Europe la pensée que l’Empereur pût entretenir des correspondances clandestines, et comme Hudson Lowe devait s’inquiéter à la pensée qu’un tel fait pût se produire. Et dans quel émoi fut-il jeté lorsqu’il apprit qu’il y avait eu, à de telles tentatives, un commencement d’exécution, et que, selon toute vraisemblance, il y avait eu déjà des communications échangées.

Las Cases avait pour domestique un mulâtre nommé James Scott, qu’il avait employé à des commissions que le gouverneur avait trouvées suspectes. Comme il n’y avait point de preuve que Sir George Cockburn eût autorisé Las Cases à engager ce domestique, Lowe lui « ôta sa place », le fit venir, l’interrogea avec sévérité sur les messages qu’il aurait pu porter, et le menaça des plus terribles châtiments, — soit, de la peine de mort — s’il était surpris en récidive. Le père de ce James, John Scott, blanc et libre, vint deux jours après trouver Lowe et lui révéla que Las Cases avait revu, à Longwood, son ancien domestique, engagé pour suivre un nouveau maître en Angleterre ;