Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/408

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
390
NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

terminé l’achat. Le général Gourgaud regarde Longwood comme la situation la mieux adaptée à la surveillance… »

Les ordres de Bathurst sont exécutés le 25 juillet. O’Meara reçoit l’ordre de quitter Longwood sur-le-champ. L’Empereur est en plein traitement ; n’importe. D’ailleurs le gouverneur a envoyé un homme à lui, le docteur Verling, pour prendre le service d’O’Meara. Celui-ci, violant la consigne, pénètre chez Napoléon, lui donne quelques vagues indications sur sa santé, reçoit ses instructions, une note pour l’impératrice Marie-Louise, des ordres précis au sujet de la publication qu’on devra faire des lettres que les souverains lui ont jadis adressées et qu’il a gardées comme une arme suprême[1].

Depuis le 5 janvier où Lowe a déjà voulu l’expulser, ne s’arrêtant que devant une crise dont l’Empereur avait été atteint, le docteur est en possession d’un bon de cent mille francs payable par le prince Eugène ou par le roi Joseph. Son sort est assuré ; il le fut bien plus amplement par les Bonaparte ; mais au moins, s’efforça-t-il de gagner son argent. Arrivé à Londres vers la mi-septembre, il s’empressa de communiquer les faits dont il avait été témoin. « Je pense, écrivait-il le 28 octobre au

  1. Je me permets de renvoyer le lecteur, pour l’affaire des Lettres des Souverains à Napoléon, à mon livre : Autour de Sainte-Hélène, tome II, p. 177 à 215. J’ai mis là tout ce que j’ai trouvé jusqu’ici sur la question.