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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

tiné aux cuisines, aux écuries et au logement d’une partie des domestiques et il communique avec les cours de service et les hangars. Étant donné l’emplacement, la construction paraît bien comprise ; plusieurs fois, sur des indications de Montholon, dont le gouverneur connaissait l’inspirateur, des modifications ont été apportées au plan primitif ; si, officiellement, l’Empereur a voulu paraître désintéressé, il n’en a pas moins suivi les travaux avec attention ; et, plus d’une fois, lorsqu’il pensait que l’officier anglais ne le voyait pas, il s’est promené de ce côté. « Docteur, dit-il à Arnott, il est trop tard. J’ai fait dire à votre gouverneur, lorsqu’il m’a fait soumettre le plan de cette maison, qu’il fallait cinq ans pour la bâtir et qu’alors j’aurais besoin d’un tombeau. Vous le voyez, on m’en fait offrir les clefs et c’est fini de moi. » Antommarchi, d’ailleurs, déclare qu’un tel dérangement pourrait causer de graves accidents et que, si l’Empereur manquait d’air dans sa chambre, on n’aurait qu’à le transporter dans le salon. Les Anglais se rendaient compte à présent que l’Empereur, mourant dans l’espèce d’étable où leur gouvernement l’avait relégué, serait à jamais un opprobre pour eux. Aussi attachaient-ils une importance majeure à ce qu’il fût transporté dans la nouvelle maison, pour qu’ils pussent la présenter par la suite comme l’habitation qu’ils avaient assignée à l’Empereur. Bien que Napoléon n’y fût jamais entré, ils ne manquèrent point de montrer New-Longwood