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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

paquets, dont trois sont attachés par une faveur de couleur rouge ; puis apposer son cachet sur les faveurs vertes dont l’Empereur a fermé ses boîtes à tabatières. Lorsque cette opération est terminée, l’Empereur reste seul avec l’abbé Vignali ; c’est pour lui remettre, sous le secret de la confession, un double du testament et des codicilles qu’il a copié lui-même, de façon à y donner la même valeur qu’à l’original, pour le cas où celui-ci serait saisi par les Anglais ou se trouverait détruit.

Lorsque l’abbé est sorti. Marchand rentre dans la chambre ; l’Empereur, qui s’est recouché, lui confie l’original de son testament, de ses codicilles et du reçu de la maison Laffitte, pour que, après sa mort seulement, il les transmette au comte de Montholon, en présence du général Bertrand et de Vignali. Il fait porter chez Montholon ses manuscrits et la cassette contenant sa réserve ; chez Bertrand ses armes ; chez Marchand le nécessaire et les boîtes à tabatières : « Eh bien ! mon fils, dit-il à Montholon, quand celui-ci vient à onze heures, eh bien ! mon fils, ne serait-ce pas dommage de ne pas mourir après avoir si bien mis ordre à ses affaires ? »

L’affaiblissement s’accentue le 28, bien que l’esprit soit toujours aussi présent : les médecins ont pensé que l’Empereur aurait plus d’air dans le salon que dans sa chambre et, depuis plusieurs jours déjà, tout a été disposé pour qu’il pût y être transporté. Un des lits de campagne a été placé