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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

manteau de Marengo, sur lequel Bertrand déposa une épée.

L’abbé Vignali, en habits sacerdotaux, prit la tête du cortège, accompagné de Henry Bertrand, qui portait le bénitier et l’aspersoir. Les docteurs Arnott et Antommarchi venaient ensuite ; puis le corbillard, attelé de quatre chevaux que conduisaient les palefreniers en deuil, et escorté par douze grenadiers sans armes, ceux qui devaient porter le cercueil lorsqu’on arriverait à la Vallée. Les coins du drap mortuaire étaient tenus par Bertrand, Montholon, le jeune Napoléon Bertrand et Marchand. Derrière, Ali, le cheval de l’Empereur tenu en mains par Archambault, puis tout le personnel en grand deuil. Enfin, dans une calèche attelée de deux chevaux que conduisaient ses gens. Mme Bertrand avec Hortense et Arthur. Venaient ensuite, à cheval, le gouverneur, le contre-amiral, le commissaire de France, et un nombreux état-major. Les troupes de la garnison, au nombre de deux mille hommes, étaient massées sur la hauteur à gauche de la route ; durant que défilait le cortège, la musique de chaque corps jouait des airs funèbres ; le vaisseau-amiral et les forts tiraient, de minute en minute, un coup de canon. À Hut’s Gate, l’artillerie de campagne était en batterie, les canonniers à leurs pièces.

Au tournant de la route, où l’on avait trouvé Lady Lowe et sa fille, en deuil ainsi que les domestiques qui les accompagnaient, tout le monde mit pied à terre ; les grenadiers prirent le cercueil sur