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HOUSSKAU CONTHK HELVETIUS. H3

Rousseau : barre IV de supjdicer.

P. 412. Helvetius : « Un tel discours ne pouvoit être prononcé par un liomuiii ».

Rousseau : met une croix entre prononcé et par, et inscrit en marge : « que ».

P. 474. Helvetius : « J’ai cru qu’il étoit du devoir d’un citoyen (l’annoncer une vérité propre à réveiller l’attention sur les moyens de perfectionner cette même éducation ».

floussEAU : met en face un trnil oblique.

On aura remarqué dans ces dernières pages quelques correc- tions purement typographiques. Elles ont leur importance. Les fautes qu’elles soulignent ne se retrouvent pas dans tous les exemplaires de la première édition. Il en existe plusieurs où elles sont corrigées, et où cependant les caractères, la disposition des alinéas, la numérotation et la justification des pages, le nombre et les lettres des feuilles sont identiques’. Il semblerait que l’on put en conclure que Rousseau a dû recevoir, — d’Helvetius, d’un ami ou d’un libraire, — l’un des premiers exemplaires, tirés sans doute avant la révision définitive du texte’. J’aurai l’occasion d’utiliser plus loin les données que peuvent fournir les autres notes pour la solution des problèmes qui vont maintenant se poser.

II

Les allusions au livre « de l’esprit » dans l\ « profession de foi ».

En lisant ces remarques de Rousseau, M. Schinz n’a pas eu de peine à se rappeler que les premières d’entre elles offraient avec certaines pages de la Profession de foi, non seulement dans la pensée, mais encore dans les mots, des analogies incontestables : les objections que fait Rousseau à la théorie du jugement passil dans les Notes et dans VÉmile s’inspirent du même esprit et se traduisent souvent par les mêmes formules’. M. Schinz en conclut

1. Je possède l’un de ces exemplaires. Il y en a d’autres à la Bibliothèque de l’Arsenal (S. A. 1102) et à la Bibliothèque Nalionale (Réserve, R. 896).

2. Ce qui montre bien que ces fautes d’impression (p. 319 : s’il, p. 402 : supplicer, p. 412 : prononcé par; y ajouter, p. 29S : OU, p. 539 : 9.5.*) appartiennent à l’édition vérilablement originale, c’est qu’on ks retrouve toutes sur l’unique exemplaire de l’édition primitive, dont le texte, beaucoup plus audacieux que le texte définitif, a été corrigé de la main même d’Helvetius (Bibliothèque Nalionale, Réserve, II. 894). Ce volume comprend à la fois les pages suppritnées et les cartons. M. Albert Keim semble l’avoir ignoré : il lui aurait pourtant fourni de précieuses indications.

3. Cf. plus haut les premières notes dj Rousseau, VÉmile, édit. orig., III, 35-42, et le tableau comparatif de M. Schinz dans son article, p. 242-1.

Uevue d’hist. littér. de la France (18* Add.). — XVllI. o