Page:Matter - Saint-Martin, le Philosophe inconnu, 1862.djvu/11

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Sans doute, sa doctrine est exposée dans ses nombreux volumes ; mais elle ne l’est pas entièrement, il s’en faut beaucoup ; et elle ne l’est pas clairement, il s’en faut davantage. Quelques-uns de ses écrits, récemment publiés, et d’autres encore inédits, sont indéchiffrés, sinon indéchiffrables ; et, dans sa correspondance intime, on entrevoit partout qu’il avait des points de doctrine réservés, même à l’égard du plus avancé d’entre tous ses disciples.

Ce qui restait tout à fait obscur jusqu’ici, c’étaient les véritables origines de la doctrine de Saint-Martin, et ce qu’il était impossible d’entreprendre, c’était de faire le départ entre son enseignement propre et celui de son maître dom Martinez de Pasqualis, dont rien, pas une page, n’était connu du public. On ignorait donc à peu près au même degré le premier commencement et les derniers résultats de tout ce vaste ensemble de spéculations, les unes de pure philosophie, les autres de morale et de politique, d’autres encore de mysticisme et de théosophie, spéculations qu’avec un peu d’ambition pour Saint-Martin on pourrait appeler son système.

La vie du personnage était voilée des mêmes mystères que sa pensée. Nous n’avions que l’édition tronquée du