la pensée de son auteur très-magistralement. Point de doute ni de difficultés sur rien ; des révélations, du mystère, de l’obscurité partout.
Son point de départ est pris dans nos premiers textes sacrés, mais c’est moins un commentaire qu’une nouvelle révélation, du moins une dogmatique substituée à une autre. Tout le Pentateuque, toute l’histoire du peuple de Dieu y est à ce point modifiée et changée que, dans la personne d’Adam et d’Hévah, dans celle des patriarches, du législateur des Hébreux ou de leurs rois, l’homme diffère des types connus, autant que les anges, les démons et Dieu lui-même diffèrent des types bibliques. En un mot, la destinée de tous les êtres y diffère de tout ce que l’histoire ou la tradition consacrée nous apprennent sur ces grands sujets.
Le traité, dans les deux manuscrits que j’ai pu consulter et qui sont les seuls dont l’existence m’est connue, est divisée en cinq parties dans l’un, en deux dans l’autre. Mais il n’est pas achevé, et à la suite je trouve cette note : « L’auteur n’a pas été plus loin dans ce traité, qui devait être beaucoup plus long. C’est surtout à la venue du Christ qu’il devait être plus important, selon ce qu’il a dit lui-même à ses amis. »
Cela se comprend. Continué sur le même pied, ce traité devenait très-long. Son auteur, en cessant d’écrire, n’en est encore qu’à Saül, et, s’il donnait dans sa pensée aux discours des prophètes, à ceux de Jésus-Christ et à ceux de ses apôtres la même étendue qu’à ceux de Moïse et de ses successeurs, il nous laissait, toute une bibliothèque. Il s’y rencontrait peut-être avec les idées qu’on trouve dans les entretiens des apôtres avec leur Maître