Page:Matter - Saint-Martin, le Philosophe inconnu, 1862.djvu/44

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poëte qui dît à l’Éternel : « Tu fais des vents tes serviteurs et des flammes tes messagers. » Mais c’est là une apparence plutôt qu’une réalité. En effet, nous verrons en son lien que Saint-Martin, délaissant des pratiques pleines d’attraits pour d’autres et qu’il n’avait jamais aimées, garda les idées de celui qui lui « avait ouvert la carrière sur tout cela » et qui avait des Vertus très-actives, nous dit-il encore vingt ans après.

Nous n’avons plus sur Saint-Martin, suivant l’école de Bordeaux, que cette lettre à Liebisdorf si peu explicite pour le fond et à laquelle nous venons d’arracher quelques inductions plus ou moins sûres. Le traité de dom Martinez lui-même n’éclaire ce document qu’en ce qui concerne sa doctrine. Il ne s’explique pas sur les opérations favorites de son auteur. Aucun des autres officiers du régiment de Foix, qui suivirent avec l’ancien magistrat du présidial de Tours les assemblées si pleines d’attraits pour plusieurs d’entre eux, n’en a parlé. Aucun d’eux n’a voulu donner des détails sur lesquels le plus célèbre d’entre eux s’est imposé sinon le silence, du moins la plus grande discrétion.

Ce qui prouve combien ces pratiques étaient devenues chères, même à celui de tous qui semble les avoir le moins aimées, c’est qu’il paraît en avoir repris le goût à Paris et s’y être livré aux heures les plus solennelles de la nuit, si nous devons nous en rapporter à une tradition ésotérique qui nous paraît digne de toute confiance. Nous la tenons d’un des plus sincères admirateurs de Saint-Martin. Et elle se comprend. Du moment où Saint-Martin était convaincu que son maître avait des Vertus très-actives, que ses camarades avaient eu des