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Page:Matter - Saint-Martin, le Philosophe inconnu, 1862.djvu/465

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sion si hardie au premier aspect de ses sentiments et de ses espérances suprêmes :

« Le 18 janvier 1830 complète ma soixantaine et m’ouvre un nouveau monde. Mes espérances spirituelles ne vont qu’en s’accroissant, j’avance vers les grandes jouissances… qui doivent mettre le comble aux joies dont mon existence a été comme constamment accompagnée dans ce monde ? » (Portr., 1092.)

Ainsi la mort doit mettre le comble à ses joies ! Heureux mortel, le monde n’a donc pas été pour toi la vallée de larmes des poëtes et des sermonnaires ! Tes pleurs ont été des joies. Tu as été souvent le Jérémie des larmes, jamais celui de la désolation.

Et de fait, rien de plus heureux que la vie de Saint-Martin, qui put se féliciter vers sa fin « de n’avoir jamais eu qu’une seule idée, qu’une seule affection, dont toutes les autres recevaient leur autorisation, d’être ; » et qui s’appliquait littéralement ces belles paroles : « A quiconque abandonne pour moi père ou mère, ou maisons, etc., il lui sera rendu dix fois autant. » Saint-Martin, hôte de la duchesse de Bourbon et ami du prince de Montbarey, apportait seulement à la promesse divine cette spirituelle variante, « qu’en place des maisons quittées pour le service de Dieu, il lui avait été donné d’habiter des palais. »


FIN.