Page:Matter - Saint-Martin, le Philosophe inconnu, 1862.djvu/468

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ration. « Elle aussi étoit tombée de la plus haute opulence dans la plus grande gène. » Mais elle la supportait fort bien, et Saint-Martin apprit d’elle avec bonheur que le prince était mort très-chrétiennement. Saint-Martin revit aussi madame de Clermont-Tonnerre, devenue madame de Talaru, et placée dans une situation plus brillante ; mais ses relations avec cette personne si distinguée n’avaient pas eu le même caractère de suite et d’intimité que celles avec mesdames de Montbarey et de Lusignan.

Page 363.

« Ma part a été plus en intelligence. » C’est ce qu’il assure à plusieurs reprises, et toujours à titre de privilége. Son premier maître lui avait déjà dit qu’ayant l’intelligence, il n’avait pas besoin de visions. C’est pour cela qu’il ne s’en attribue aucune. Mais il eut un jour au Luxembourg un tableau qui lui fut envoyé, et où figuraient Moïse, sa sœur et une troisième personne. « L’obscurité régnoit sur le globe ; l’herbe séchoit sur la terre ; les animaux hurloient. Moïse, sa sœur et une autre personne, que je connois, se portoient successivement vers les quatre points de l’horizon. La troisième personne prioit beaucoup et obtint par-là d’être préservée des maux dont l’univers étoit menacé, » On voit que ce tableau, envoyé « en 1778 ou 1780, » figure la révolution ; que la troisième personne qui y paraît est Saint-Martin lui-même, et que cela explique l’assurance dont il n’a cessé de jouir au milieu de tous les troubles.