Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/102

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qui est, posant partout la natura naturans avant la natura naturata, l’instinct avant le développement, la loi avant l’accomplissement, et la possibilité avant la réalité. En cela, il avait parfaitement raison, et l’on comprend combien dans cette doctrine se simplifiaient les questions d’esprit et de matière, de cause et d’effet, de création d’un monde matériel par une cause immatérielle. Mais, en vérité, ces questions s’évanouissaient plutôt qu’elles ne se simplifiaient, car après les avoir examinées avec le poétique métaphysicien, on ne les voyait pas même dans ce rayon de lumière, le moi, où il reprochait si spirituellement à ses prédécesseurs de les faire voir. Le moi, on le sait, on le tient ; mais la natura naturans et la natura naturata, l’objectivité convertie en subjectivité, qui les a jamais vues et tenues de même ? Pour M. de Schelling, qui proclame l’identité de toutes ces choses que la science se plaît à distinguer, pas de discussion. Mais de la discussion jaillit plus ou moins de lumière, tandis que les