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une liberté primordiale, suprême, régulatrice de toutes les autres. Or sans celle-là, sans ses lois et sa providence, il n’existe pas de libertés individuelles, il n’y a pas de politique digne de créatures raisonnables.

CHAPITRE XVII.
Dieu et la nature.

M. de Schelling rejeta dans ses premiers essais de spéculation, de la manière la plus nette, l’idée d’un être différent du monde, et qui l’aurait créé. Il reconnaissait partout dans la nature la conscience, la pensée, ou ce qu’on appelle l’intelligence et l’esprit. Mais ce n’est pas in abstracto, dit-il, qu’il faut l’admettre ; ce n’est pas comme une pensée planant dans le vide ; c’est in concreto, c’est dans la réalité qu’il faut proclamer l’Être suprême, c’est-à-dire la plus haute et la plus puissante subjectivité. L’idée fondamentale que nous venons de présenter sur le développement des choses, la formation d’individualités dans l’unité, il l’appliqua à tout ce