Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La matière est l’être en sa forme primitive, le primum existens. Ce primum contient dès l’origine tout ce qu’il sera un jour, et l’état de mort ou de léthargie qu’il peut présenter au regard de l’observateur n’est qu’une apparence. La vie dort au fond. Loin d’être morte, la matière porte en son sein une véritable source de vie, un conflit perpétuel d’expansion et de contraction. L’expansion et la contraction sont les deux facteurs de l’existence matérielle. Elles sont pour ce degré d’existence ce que l’intuition et la compréhension sont sur un degré plus élevé. La force expansive enfante dans le monde matériel, l’espace et l’étendue, comme l’intuition les enfante dans le monde intellectuel ; car, on le sait, l’espace et l’étendue ne sont rien en eux-mêmes, ne sont que des modes de conception pour notre intelligence, des formes qu’elle s’est créées. au physique, l’intuition se perd dans l’infini, si elle ne rencontre pas de limite. De même, dans l’ordre intellectuel, elle engendre la non distinction. Le vide, l’espace abstrait, est une limite dans