tuellement, et sous des formes sans cesse nouvelles, ce que la philosophie ne peut pas représenter extérieurement, c’est-à-dire ce qui n’a pas conscience en agissant et en produisant. Il est le seul qui en constate l’identité primitive avec ce qui a conscience. L’art est pour le philosophe la chose suprême, précisément parce qu’il lui ouvre le Saint des Saints, où brûle pour ainsi dire en une seule et même flamme, et dans sa perpétuelle et primitive union, ce qui est séparé dans la nature et dans l’histoire, ce qui dans la vie, dans l’action, et dans la pensée doit se fuir éternellement (ce qui se fait sans conscience de soi, et ce qui se fait avec conscience de soi, l’objet et le sujet, la réalité et l’idéalité). Le point de vue sous lequel le philosophe conçoit théoriquement l’art, est le point de vue primitif et naturel sous lequel on doit l’envisager. Ce que nous appelons la nature est un poëme écrit en caractères merveilleux, scellés et couverts de mystères. Cependant l’énigme se devinerait si nous y reconnaissions l’Odyssée (les pérégrinations) de l’esprit
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Apparence