Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/138

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celle du judaïsme ? M. de Schelling dans ses vieux jours est-il devenu tout simplement chrétien, et a-t-il soumis sa raison à la foi, comme Pascal voulait le faire toute sa vie ? Sa philosophie de la révélation est-elle par conséquent celle de Malebranche ou celle de Fénelon ?

À ces questions il faut répondre catégoriquement que non, que M. de Schelling, a la vérité, reconnaît ensemble les deux révélations, celle du judaïsme et celle du christianisme, mais que sa manière de les entendre n’a rien de commun avec celle des deux philosophes que nous venons de nommer. Elle n’offre pas non plus de ressemblance avec celle de Leibnitz, qui avait si bien étudié l’un et l’autre. Le point de vue de M. de Schelling est plus ambitieux. Dans sa philosophie de la nature, il ne s’est pas arrêté non plus à Leibnitz, il est allé à Spinosa ; il ne s’est pas arrêté à Bacon et à Aristote, il est allé à Parménide et à Xénophane. 11 a fait de môme pour sa philosophie de la révélation. Ce n’est pas au dix-septième siècle, c’est au premier