Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/144

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ambitieux, je l’ai dit, quand il s’agit de la philosophie de la révélation.

« Je reconnais, dit-il, le fils de Dieu fait homme et tout le contenu de la révélation comme autant de faits. Je les admets, quoique ce soient des mystères. Seulement je cherche à les expliquer. » Qu’on ne se récrie pas encore. M. de Schelling ne prétend pas rendre raison de ce qui dépasse la raison. Il entend par expliquer les mystères, les prendre dans un sens déterminé. Cela est légitime. Il ajoute même, pour rassurer tout le monde, que « la philosophie de la révélation ne veut pas faire un système de dogmes, qu’elle veut seulement expliquer la révélation. » Mais si modeste que paraisse communément le rôle d’un explicateur, le droit de donner un sens déterminé à tous les faits et à tous les mystères est un droit si élastique, qu’entre les mains d’un philosophe aussi poétique que M. de Schelling, il devient immense. Cela se comprend. Et comment déterminer le sens d’un fait sans le comprendre ?