Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ou bien la raison comprend ou elle ne comprend pas la révélation. Dans le premier cas celle-ci ne passerait pas l’intelligence, et alors elle serait inutile. Dans le second, la raison ne la saisirait pas, et ne pourrait pas l’expliquer. Il n’y a donc pas moyen de s’occuper de la révélation comme M. de Schelling semble le vouloir. Ce qui l’a trompé et ce qui a trompé les siens, c’est une faute de langue. On explique les textes de la révélation, on n’explique pas la révélation ; on ne détermine pas même le sens où elle doit être prise, elle détermine ce sens elle-même. Elle est ce qu’elle est et le reste toujours. Elle n’est pas un oracle de la Pythonisse, un poëme de la Sibylle. On explique ces poèmes et ces oracles, on n’explique pas la révélation. Il y a lieu d’expliquer, de déchiffrer les enseignements des religions anciennes, dont les traditions, les mythes et les symboles, loin d’offrir un sens déterminé, présentent des idées très vagues et très variables. Il n’en est pas de même des textes sacrés, qui donnent,