Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/156

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se conçoit pas de temps où il n’ait pas existé. Mais si ces notions, qui sont saines, peuvent être acceptées aisément, il n’en est plus de même de celles qui suivent, et qu’il est aussi difficile de bien rendre que de bien saisir. Il est vrai qu’il ne s’agit de rien moins que d’expliquer d’un seul coup Dieu et le mystère de la Trinité. Pour en saisir au moins l’idée générale, il faut se rappeler que Dieu fut toujours en germe et en substance, mais ne fut pas toujours en état de déploiement complet ; que ce qui était toujours en germe s’est développé, que ce qui était toujours en puissance s’est déployé. Cela est enseigné par les gnostiques, par tous les théosopbes qui professent des systèmes d’émanation. Cela est en partie conforme à la foi religieuse, qui admet successivement la manifestation du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Mais ce qui va suivre sur la Trinité est tout à fait différent. « Le premier est le blinde seyn (l’existence aveugle) ; le second, le seyn koennende (le pouvant être) ; le troisième le seyn sollende (le devant être). C’est-