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Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/167

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faut vraiment toute la beauté de son style et toute la souplesse de sa langue, pour qu’on se contente de ce clair-obscur si étrange, et qu’on ne l’arrête pas à chaque pas, pour lui demander raison de chaque terme comme de chaque idée.

En effet, quand la course est finie, les énigmes subsistent et les questions recommencent. Dieu n’est-il qu’en nous et dans le monde, ou bien existe-il aussi hors de nous ? Cela n’est pas dit. M. de Schelling parle de son immanence en nous, ce qui est très orthodoxe en un sens, car nous croyons à Dieu en nous ; il parle aussi de sa transcendance, mot barbare qu’il faut bien que j’enregistre, et qui se rapporte à Dieu hors de nous. Mais sa pensée n’est pas assez nette pour une question aussi délicate. D’ailleurs sommes-nous sûrs de parvenir à connaître Dieu hors de nous, ou bien n’existe-il là que pour la foi ? Puis, Dieu est-il le même pour le philosophe et le fidèle ? Est-il un être indépendant de l’univers ou la pensée de l’univers ? Est-il l’être et la pensée par excellence, c’est-