Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/168

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à-dire le seul être et la seule pensée qui soient réels ? Pour le fidèle point de confusion, Dieu est l’être et la pensée par excellence, mais il n’est pas la pensée et tout ce qui est, encore moins la pensée de l’univers. Il n’est pas un être comparable à l’homme, ou habitant et gouvernant le monde comme dans l’homme l’âme habite le corps. Mais il est évident que, pour M. de Schelling, Dieu est cela. Il est le tout. Il est à la fois la puissance et l’existence ; il est l’absolu sous deux formes : l’une la puissance (Dieu proprement dit), l’autre l’existence (le monde). Or, non seulement cela n’est pas clair, mais cela est condamné par la religion comme par la philosophie : c’est de la théosophie et de la mythologie confondues avec la foi et la métaphysique.

Ce qu’il faut honorer dans ces hautes méditations, c’est le désir de concilier la foi et la raison, c’est le respect professé partout pour les textes de la révélation. C’est là, je l’ai dit, ce qu’il y a de neuf et d’important dans la vie d’un