Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/203

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ticisme. M. de Schelling aime les spéculations des gnostiques et celles de Jacques Boehme à ce point que son pieux adversaire Jacobi aurait pu passer auprès de lui pour un véritable rationaliste. Cela est incontestable. Mais ce qui l’est aussi, c’est que M. de Schelling n’est ni un gnostique ni un mystique, et que dans sa doctrine il y a autre chose que Basilide et Jacques Boehme. Quand on est de bonne foi, on accorde cela ; mais on dit que s’il y a de la métaphysique dans les écrits du célèbre penseur, elle y est subtile, elle est accrochée aux nuées d’où Socrate déjà fit descendre la philosophie de son temps ; que si Kant et Fichte ont eu le tort de l’élever de nouveau dans des régions à peu près inaccessibles, M. de Schelling n’a fait que renchérir sur ses prédécesseurs ; qu’il s’est attaché encore plus aux questions insolubles d’une ontologie surannée, et qu’il les a traitées dans un langage encore plus obscur ; qu’au fond tout ce qu’il y a de philosophique dans ses travaux se rapporte exclusivement au stérile problème de la sub-