Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/202

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Il n’est donc pas étonnant qu’une teinte poétique soit répandue sur toute sa doctrine, et qu’il ait tranché quelquefois le nœud gordien d’un problème de métaphysique par une licence de poëte. Mais réduire sa doctrine à une sorte de poëme, comme il a lui-même réduit à un poëme toute la nature, ce serait tomber précisément dans une de ces exagérations qu’on lui reproche à si juste titre. Il est certain, au contraire, que sa méditation est éminemment philosophique, que sa pensée est également empreinte de profondeur, de précision et de fécondité ; qu’on ne saurait lire une seule de ses pages sans y reconnaitre le cachet du philosophe, et que dans tout ce qu’il a écrit sur la religion, la poésie et les arts, c’est toujours la philosophie qui domine.

Il ne faut pas nier non plus l’élément mythologique qui perce dans sa doctrine. M. de Schelling vit dans la mythologie depuis qu’il pense ; il s’en est toujours occupé avec des sympathies profondes et avec un esprit d’investigation d’une merveilleuse sagacité. J’en dirai autant du mys-