Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/218

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seule elle est quelque chose de réel » Il y a autre chose qu’elle, mais il n’y a que ses manifestations. Ces manifestations se font suivant deux modes ou deux accidents, la pensée et l’étendue. Mais ce sont bien réellement de simples manifestations. En effet, toutes les choses pensées et étendues, tout ce qui tombe sous les sens, sens externes ou internes, n’est qu’une série d’apparences, ou, si l’on veut, d’apparitions que fait la substance, qui seule est réelle.

Tel est le principe de ce système si fameux qui vint tout à coup se placer entre Descartes et Leibnitz, et qui fut à la fois si puissant d’abstraction et d’obscurité que, jusqu’à ce jour, nul n’a su le suivre, nul le réfuter. On ne saurait réfuter une doctrine de pure construction. Mais il est inutile de la combattre quand elle n’est qu’une hypothèse. Le spinosisme n’est pas autre chose, car l’idée de substance, empruntée aux écoles, n’est qu’une de ces abstractions, de ces notions de convention dont elles faisaient autrefois un si singulier abus. Nul de nous ne