Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/287

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de philosophie, ce ne sont que des assertions d’histoire, et pour toute cette théorie on n’a d’autre preuve que ce chapitre de la Genèse qui a été l’objet de la première dissertation de M. de Schelling. Or, pour nous et pour tous ceux qui voient dans ce texte un fait divinement révélé, cette preuve est parfaite, mais qu’est-elle pour ceux qui ne voient là qu’un mythe, comme le philosophe lui-même ? Quand on lui a demandé où il avait pris la connaissance des dispositions primitives de Dieu et des possibilités du mal ; quand on lui a objecté, qu’elle n’était pas le résultat de l’intuition, de la conscience immédiate de l’identité de la pensée et de l’être, et qu’elle n’était pas justifiée à ses propres yeux, qu’a-t-il répondu ? Que le monde idéal, à la vérité, est inaccessible à notre science, mais qu’il ne l’est pas à nos inductions ; que le monde réel donne le monde idéal. « La raison humaine, dit-il, est la science du rapport entre Dieu et le monde. Elle sait donc l’existence de l’absolu par celle de la nature. Elle a celle-ci