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Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/288

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par elle-même, puisqu’elle est la loi révélée de la nature, et que la conscience est la clef de tous les mystères. » Mais ce sont là des images, ce ne sont pas des arguments, et plus la clef qu’on nous indique était la véritable plus il fallait s’en servir pour nous conduire au sanctuaire.

En second lieu, cette théorie, qui n’est pas le fait de la philosophie, a le grave inconvénient de laisser naitre le mal dans le monde par la seule volonté de l’homme. Dieu ne l’avait pas voulu. Il n’entre pas dans ses desseins, c’est malgré lui qu’il envahit le monde. Dans les théories ordinaires le mal est prévu, calculé, voulu par la sagesse suprême, dont il sert les voies et les fins d’une manière qui dépasse l’intelligence humaine. Dans celles de M. de Schelling il est une surprise, une invasion, un embarras ; il est non seulement l’œuvre de l’homme, il est comme son domaine. Et l’on ne voit pas même comment Dieu y intervient, ni pour s’en servir dans le monde ni pour en débarrasser le monde.