Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/300

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straite et très scientifique, eût trouvé peu de partisans. Dans un pays de méditation philosophique, où le voile qui couvre la pensée est un attrait de plus, le langage un peu mystérieux d’un esprit aussi brillant fut un élément de succès, et valut au philosophe un plus grand nombre de sectateurs. Si jeune qu’il fût, et du vivant de Kant et de Fichte, il fut placé, dans l’opinion des écoles, à côté de l’un et au-dessus de l’autre. Son apparition sur l’horizon philosophique, bien différente de celle de Kant qui ne se fit remarquer que lentement, fut une rapide prise de possession suivie d’une révolution complète, à tel point impétueuse et ardente que l’auteur s’en alarma lui-même.

En effet, sa doctrine était à peine esquissée qu’au midi comme au nord on la prôna comme le dernier mot de la philosophie, et qu’on en appliqua les principes à toutes les sciences. Klein, Steffens (Suédois plein d’enthousiasme et de loyauté, mais d’une raison faible et d’un goût médiocre, ainsi que l’atteste sa triste bio-