Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/62

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rante, puisqu’elle exige une clarté absolue, même dans les matières qui n’en permettent pas. Car telle est la nôtre. Les adversaires de M. de Schelling exagèrent encore ces difficultés. Ils affirment qu’on peut d’autant moins le saisir qu’il s’est moins comprise lui-même, et que, malgré tous ses efforts et les essais de ses partisans, ni lui, ni aucun autre n’a réussi à bien exposer sa doctrine. S’ils entendaient par la, exposer de manière à bien convaincre, à faire toucher la vérité de l’œil et du doigt, oh ! alors ils auraient mille fois raison. Mais personne n’est tenu d’exposer ainsi en philosophie, et il ne faut pas oublier qu’avant M. de Schelling, tous les philosophes qui se sont élevés, Platon et Aristote, Descartes et Spinosa, Leibnitz et Kant, ont encouru tour à tour ce même reproche d’obscurité qu’encourront tous leurs successeurs. Soyons plus justes pour les métaphysiciens. Quand l’œil du vulgaire suit avec peine le vol de l’aigle qui approche du soleil, du moins il admire ce vol. Il n’en est pas ainsi de la foule qui suit