Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/63

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le vol d’un philosophe. Dès que la vue le perd, la critique le saisit. Tout ce qu’elle ne s’explique pas dans sa marche, elle le condamne. Elle le traite sans pitié lorsque par quelques fautes, par quelques-unes de ces erreurs que le fils d’Apollon n’a pas su éviter, son char se rapprochant trop de la terre, risque témérairement de mettre le feu à ce qu’elle offre de plus gracieux, et la ravage dans ses plus belles campagnes.

La critique est allée à l’égard de M. de Schelling plus loin qu’à l’égard de beaucoup d’autres, et tout en lui reprochant l’incapacité d’exposer sa doctrine, on a reproché à cette doctrine d’être un grand péril pour la saine philosophie, pour la religion et la morale. C’était là le langage d’une hostilité vulgaire. Quelques-uns des anciens écrits du philosophe ont pu provoquer des jugements sévères, mais personne n’a dû contester, ni l’élévation de son génie, ni la beauté de son langage. On peut ne pas admettre la doctrine de M. de Schelling, et convenir qu’elle est à la fois très saisissable et digne