Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/72

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sur la légitimité de la connaissance fait voir que le sujet pensant a conscience de lui-même, en vertu d’un acte primitif, d’un acte de spontanéité et de puissance propre ; que le moi se pose lui-même en vertu d’une intuition immédiate. Il n’y a d’immédiat pour le moi que le moi et les modifications qu’il éprouve. Le moi ne connaît pas autre chose. Par conséquent, le moi et l’idée qu’il se fait de lui-même, les modifications qu’il subit et les idées qu’il se fait de ces modifications, voilà le véritable domaine de la science. C’est son domaine complet. Au-delà, tout est hypothèse, incertitude, foi ou illusion.

C’était là un idéalisme né à la fois de Kant, de Hume et de Berkeley, mais qui pourtant ne manquait pas d’un certain degré de nouveauté. Il était surtout neuf en ce sens qu’il rejetait la foi qui avait sauvé Kant et la mettait à côté de l’hypothèse et de l’illusion. Cependant Fichte joignait à cet idéalisme une sorte de réalisme.

« Le moi, disait-il, en vertu d’un acte primitif, oppose au moi un non-moi. Il limite l’un