Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/73

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par l’autre, en vertu d’un autre acte également primitif. Pour agir, et par conséquent pour être — car il n’est, il ne parvient à savoir son existence qu’en vertu d’un acte — le moi doit subir nécessairement une impulsion externe, émanée d’une puissance contraire et indépendante. Le moi dès lors doit conclure de ses modifications internes à des existences externes. Cependant, cette induction a lieu en vertu de la foi qu’a la raison en elle-même. Ce n’est pas en vertu d’une observation ; ce n’est pas non plus en vertu d’une certitude immédiate : ce n’est pas en vertu d’une observation, car les objets n’existent qu’à la suite de nos idées, et c’est nous qui les créons à cause de nos idées, ou plutôt qui nous imaginons qu’ils existent ; ce n’est pas en vertu d’une certitude immédiate, car nous ne sommes pas les choses elles-mêmes. Et cependant le monde est nécessairement en lui-même tel qu’il est dans notre intelligence. Il ne peut pas être un autre, puisqu’il est le produit de cette intelligence.