Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sophie transcendantale (celle de Kant) et celle de la nature (la sienne) étaient diamétralement opposées, qu’elles ne pouvaient jamais se confondre. Bientôt il prit le parti de présenter sa doctrine plus franchement et d’établir le débat sur le véritable point de la difficulté. « Ce point, dit-il, est de trouver ailleurs que dans le moi une position d’où la pensée dominât et la question du moi et toutes les autres. » C’était parfaitement poser la question, et c’est là encore une des choses où excelle M. de Schelling ; mais comment la résout-il ?

Ce centre, dit-il, c’est la nature elle-même. Mais comment se mettre dans ce centre, passer du moi dans la nature, en repasser dans le moi et franchir sans se perdre ces gorges obscures et ces incommensurables abimes où tant d’autres ont laissé leur gloire ? La réponse de M de Schelling est dans la manière de concevoir le moi et la nature. Pour lui la nature n’est pas l’ensemble des choses matérielles, c’est l’ensemble animé de toutes choses. Mais comment