Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vie et sa puissance. Chaque individu, chaque objet détaché est le symbole et la répétition de l’infini. Au début, la vie de l’individu est d’abord enchaînée à l’état de léthargie, de non développement, de subjectivité enclose dans le germe de la plante ou de l’animal. Mais bientôt l’activité renfermée dans le germe se dégage et sort de son emprisonnement primitif, et le germe devient par sa spontanéité interne tout ce qu’il peut devenir en vertu de sa nature. Le poussin, qui d’abord n’est qu’un objet sans vie, qu’un œuf, et qui se transforme successivement, par la vertu d’un germe interne, en un être plein de vie, est un exemple si frappant de cette vérité qu’il n’est besoin d’aucune explication ultérieure pour la faire comprendre. Mais cet exemple, en même temps, sert à montrer un autre principe fondamental de la doctrine de M. de Schelling. Le voici.

Le germe contenu dans l’œuf se développe comme s’il suivait un modèle. Il n’a pas ce modèle devant lui ; et cependant sa nature interne