Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/95

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se dirige dans ses développements d’une manière parfaitement régulière, savante, conforme à la grande loi de la nature agissante, loi qu’elle ignore. C’est que la nature n’est pas copiste, elle est artiste, et ici nous prenons la natura naturans sur le fait. A la vérité, nous la voyons opérer sur un degré inférieur de l’échelle. Néanmoins nous apercevons dans son œuvre un fait intellectuel d’une haute signification. Car c’est réellement un type ou un idéal, c’est-à-dire une idée que suit le poussin. S’il la suit aveuglément, du moins il la suit parfaitement, et quoiqu’en lui nous surprenions l’idée sur un degré inférieur, et que le poussin n’ait pas conscience de cette idée, parce qu’il n’est pas une subjectivité assez développée pour avoir conscience de soi, l’idée n’en existe pas moins. Si l’objet qui la porte s’y conforme de lui-même, ce n’est qu’une preuve de plus que cette théorie est d’une profonde vérité. Mettez à la place du poussin, par forme d’hypothèse, une subjectivité plus développée, et elle suivra avec une