Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/98

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Il en résulte que la liberté est notre œuvre. Mais cette œuvre n’est-elle pas elle-même le produit de la liberté ? Elle est celui de la nécessité. Mais qu’est-ce donc qu’une liberté qui est l’enfant de la nécessité ? C’est une affranchie. Or, si la liberté n’est pas primitive, si elle est quelque chose d’advenue et de devenue, elle n’a pour bien des philosophes et beaucoup de gens qui ne le sont pas que tout juste la moitié de sa valeur. M. de Schelling, qui s’est beaucoup occupé des généralités de la science, et moins des questions spéciales ou des branches secondaires de la philosophie, a pourtant écrit sa philosophie de la nature à une époque où la liberté avait son prix, et n’achetait de personne ses lettres de grande naturalisation. Mais assurément il en eût bien vite découvert le faible s’il fût descendu de la hauteur des théories à la pratique, aux questions de psychologie, de morale et de politique. En se bornant à poser les principes, il n’a pu que se faire illusion sur leur portée ; nous le verrons, lorsqu’après l’a-