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- ASSUERE. LES PRINCES.
- ARGUMENT.
- La conspiration des deux Eunuques descouverte et rapportee par Esther, le Roy veut qu’ils syent punis, comme coulpables de leze majesté,
- et ne fait cela sans l’advis des Princes, qui lincitent à une juste clemence, et une clemente justice, puis monstre amplement combien doit estre
- cherie la foy en la Cour des Princes, combien sont odieuses et dangereuses les conspirations et conjurations des serviteurs envers leurs maistres,
- des vassaulx envers leurs Seigneurs et Roy.
- ASSUERE.
- Est-il possible oster le premier mouvement,
- Qui va faire l’assault à mon entendement ?
- Est-il possible, ô Dieu, que mon courroux s’appaise,
- Qui fait de mes poumons une ardente fornaise ? (420)
- Est-il possible encor que d’un lasche forfait
- Assuere puisse estre et perdu et deffait ?
- Que d’une traistre main l’heureuse vie il perde,
- L’azur de l’air, l’esmail de la campagne verde ?
- Ah ! ciel contraire à moy, tu n’as guere de soing (425)
- De m’assister, au moins à ce triste besoing
- Tu devrois obscurcir ta voulte christaline,
- Pour ne couvrir d’un cœur la volonté maline,
- Ces traistres ne vivroyent : et ton fouldre esclatant
- Puniroit ces meschans, leur vouloir destestant : (430)
- Mais puisque je te voy conniver aux offences,