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- De vengeance un grand fouldre ores va martelant
- Nous ne le pouvons veoir, mais, malheur sur la terre (465)
- Et sur ceux qui auront le choc de ce tonnerre.
ASSUERE.
- Des deux Sirtes l’orage un galion flottant
- Les undes aux escueils ne bouleverse tant,
- Les goulfes engouleurs les Nochers tant n’estonnent,
- Que ses premiers assauts, que mes esprits me donnent. (470)
- Le voiageur couché au gazouillis de l’eau
- Des flots entrecassez, d’un murmurant ruisseau,
- Lors qu’il luy faut ceder à la chaleur ardante,
- Et que le somme doux à ses yeux se presente.
- N’est point tant estonné , n’a l’esprit tant confus (475)
- Voyant à son reveil quelque dragon griffus,
- Ou un brigand cruel, qui sanguinaire essaye
- Le vuider de son or, et le couvrir de playe.
- Comme moy maintenant, car pensant sans ennuit
- Sur l’une et l’autre oreille envoyer ceste nuit, (480)
- Et dormir à repos, j’ay entendu qu’on trame
- Un rets pour me surprendre et pousser à la rame
- Où les mannes nouveaux par la mort sont subjects
- Et c’est en ceste Cour où sont faits tels projects.
- LES PRINCES.
- Sire vous nous gennez d’une douleur extreme (485)
- Si nous jugez hair le Persois diademe,
- Si vous nous pensez tels, monstrez nous le supplice.
- Plongez nous de tous maux dans le creux precipice
- Et de membres menus, qu’on face noz tombeaux
- Dans les ventres goulus des jeunes lionneaux, (490)
- » Pour faire authorizer des regnes le guidon
- » Il y faut maintenir la peine et le guerdon.