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À détruire l’erreur, mère de tous les maux,
Et l’incrédulité, le plus grand des fléaux ;
Mais, si loin de l’école on repoussait le prêtre,
Le malheur en tous lieux s’érigerait en maître :
Si de la terre, hélas ! jamais fuyait la foi,
Qui pourrait contempler l’avenir sans effroi ?
Voyez ce beau pays, la France infortunée ;
Par son impiété la voilà condamnée
Sans relâche à lutter contre les novateurs
Qui faussèrent l’esprit de ses instituteurs ;
Ceux-ci, méconnaissant leur mission sublime,
Ont fait de leur école une école de crime :
Loin de les détourner de funestes penchants,
Ils égarent le cœur des candides enfants.
Mais vous, instituteurs de ma patrie aimée,
Votre âme par la foi toujours est animée ;
Le père de famille en vous met son espoir,
Vous êtes les amis de l’ordre et du pouvoir.
Et par vos soins toujours nous verrons la Belgique
Offrir aux nations le tableau magnifique
D’un peuple qui révère et le Ciel et les lois,
Et qui vit libre et fort sous le sceptre des rois.


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Le peuple veut briser le beau trône de France ;
Il croit en l’abattant voir finir sa souffrance ;
Ses tribuns l’ont séduit par l’espoir d’heureux jours ;
Il veut jeter la bure et vêtir le velours.
Ses cris ont éveillé les échos de la rue ;
Déjà de tous côtés avec rage il se rue ;
Dans les airs retentit le tocsin alarmé.
D’émeutiers tout-à-coup un bataillon armé
S’élance !… les voici !… C’est l’océan qui gronde ;
De leurs flots irrités le Carrousel s’inonde ;
Le Louvre a répété de longs gémissements.
Infortunés Bourbons, que je plains vos tourments !
Mais la reine a pâli ! ses filles éperdues
Tremblantes à son cou se tiennent suspendues ;
En ce moment d’alarme et de trouble, le roi