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Et cueille sur sa joue un tendre et long baiser.
Par le frémissement de leur aile argentée,
La phalange des Saints, de plaisir transportée,
Tressaille d’allégresse à cet aspect touchant,
Et de nouveau le ciel retentit de leur chant.

Harmonieux esprits ! enfants de la lumière,
Loin de moi vous fuyez comme une ombre légère !
Et vous, sacrés parvis, et vous, cieux étoilés,
À mes yeux tout à coup vous vous êtes voilés !…
Me voici sur la terre, où la foule alarmée
Pleure encore aujourd’hui sa Reine bien-aimée…

Modérez vos douleurs, modérez vos regrets ;
Des vallons éternels elle goûte la paix ;
Frères, ne pleurez plus, car pour vous elle implore
Le maître qu’à genoux toute la terre adore.
Espérons, ô Croyants, qu’au céleste séjour,
Nous pourrons la revoir et la chérir un jour.

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Épouse de mon roi, toi qui nous fus ravie,
À faire des heureux qui dépensas ta vie,
Si tu nous as quittés pour t’envoler au ciel,
Tu sentiras pour nous un amour éternel ;
Là-haut, si tu n’as plus de faibles à défendre,
De maux à soulager, tu daigneras entendre
La voix d’un peuple ami dont tu fis le bonheur,
D’un peuple que ta mort plongea dans la douleur ;
Aux pieds du Saint des Saints sois notre protectrice,
Louise ; à ta prière il nous sera propice.
Pour nous demande-lui qu’il protège ce roi
Qui vingt ans s’est assis sur le tronc avec toi.
Plus que jamais tous ceux qui gouvernent le monde
Ont besoin que le Ciel aujourd’hui les seconde.
Ah ! demande pour nous, Louise, au Tout-Puissant,
Qu’il daigne nous garder ce noble et bel enfant
Dont le front doit un jour ceindre le diadème.
En paix il régira la Belgique qui l’aime.