ÉPILOGUE.
Un jour, si de la foi le splendide navire
Sur l’océan du monde à nos regards chavire,
Aux vôtres, ô Croyants, nous joindrons notre effort,
Afin de ramener ce beau navire au port.
Providence divine, en toi j’ai confiance ;
Il ne périra pas, j’en nourris l’assurance !
Les autans en fureur, contre lui conjurés,
N’oseraient l’assaillir sans tes ordres sacrés !
Pendant longtemps encore on lui fera la guerre ;
Pour briser ses haubans, l’incrédule corsaire
Lancera la grenade et les boulets ramés :
Jamais ses flancs d’airain ne seront entamés !
Un vent doux et propice enflera sa voilure ;
Les anges défendront sa solide mâture ;
Au milieu du combat, leurs invisibles mains
Détourneront les coups des forbans inhumains,
Et de ses ennemis en méprisant la rage,
Le vaisseau de la foi, vers un autre rivage,
À travers les écueils voguant tranquillement,
Dans un paisible port entrera sûrement ;
Ses pieux passagers, sur ces bords pleins de charmes,
Loin de leurs cœurs alors verront fuir les alarmes ;
Car en ce port heureux la douleur n’entre pas.
La rose parfumée y naîtra sous leurs pas ;
De leurs yeux tomberont les mystérieux voiles ;
Devant eux brillera l’auréole d’étoiles