Qui couronne en ces lieux le front de l’Éternel ;
Ils entendront chanter le cantique immortel !
Et vous qu’ils ont aimés autrefois sur la terre,
Puissent-ils vous y voir rayonnants de lumière !
Tous les vents conjurés, l’ouragan en fureur,
Dans l’occident entier ont jeté la terreur ;
Mais, je l’espère, enfin la voix de la tempête
Va cesser de gronder, frères, sur notre tête ;
Quand la foudre s’éloigne, il coule un air plus pur,
Et d’un ciel plus limpide on voit briller l’azur :
Ainsi des passions s’apaisera l’orage ;
Le Christ va dominer, déjà naît un autre âge ;
Nous allons voir finir le règne des méchants ;
De l’univers entier les heureux habitants,
S’aimant et se prêtant une douce assistance,
N’auront qu’un seul amour, qu’une seule croyance ;
Du bonheur des humains l’enfer sera jaloux,
Et le démon vaincu bondira de courroux !
Ne trouvant plus de crime à punir sur la terre,
L’Éternel, dans les cieux, éteindra son tonnerre !