Page:Maturin - Bertram, trad. Taylor et Nodier, 1821.djvu/41

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idolâtrie. Mais, hélas ! les scènes de l’attente… des adieux !…. les pensées….les souvenirs doux et amers…. les rêves enchanteurs des êtres qui aiment ! qui peut les rendre ?….Les nuages fugitifs de la soirée sont moins beaux et moins agréables au regard. Si tu pouvois parler, toi, le muet témoin des pensées secrètes de l’âme d’Imogène, tu dirois : La fidélité prit naissance dans le cœur d’une femme. Mais, depuis que le doute soupçonneux s’est introduit sur la terre, les amis se sont abandonnés ; les liens des frères se sont relâchés ou rompus ; ceux qu’on avoit séparés ne se sont retrouvés qu’avec froideur ; les mères elles-mêmes ont regardé leurs enfans avec des pensées de terreur ou de haine, et cependant l’amour n’a jamais eu d’asile plus pur que le cœur d’une femme, s’il est vrai que jamais une femme ait aimé comme moi.