Page:Maturin - Bertram, trad. Taylor et Nodier, 1821.djvu/43

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naufragé qui cherche à s’attacher au rocher d’où le repousse une main cruelle.

Imogène.

Bonne fille, cesse de te rendre ainsi l’esclave de ces craintes chimériques.

Clotilde.

Ah ! Madame, il y a, je crois, moins de danger dans ces fables que dans celles que notre sexe se plaît tant à écouter. Les promesses de l’amour ne sont-elles pas aussi des mensonges ?

Imogène.

Tu juges trop légèrement de notre amour. Il existe des femmes dont l’amour est aussi vrai que les légendes des martyrs, des femmes qui sont aussi pénétrées d’une foi sincère, d’un amour brûlant, d’un dévouement exalté, plus dignes du Ciel que de la terre. Oh, je connois la vie d’un de ces êtres malheureux…