Page:Maturin - Bertram, trad. Taylor et Nodier, 1821.djvu/60

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de la vie. Écoute un récit sans détour, qui renferme plus d’instructions que toutes tes sentences ; écoute-le de moi, du comte Bertram… entends-tu ?… du comte Bertram, l’idole de son pays et d’une armée entière, le favori de son roi, l’homme dont le sourire répandoit des bienfaits, dont la volonté seule étoit une loi sacrée. C’est lui qui maintenant mendie auprès du prieur de Saint-Anselme une goutte d’eau pour rafraîchir ses lèvres désséchées, une couche grossière pour reposer ses membres excédés de douleur….

Le Prieur.

Bonté du ciel et de tous les saints !

L’Étranger.

Veux-tu me trahir ?

Le Prieur.

Il n’existe pas un être dans ces murs capable d’une telle action. Homme infortuné,