Page:Maturin - Bertram, trad. Taylor et Nodier, 1821.djvu/99

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Le Prieur.

Tu as commis une grande faute ; le péché vient de l’ame, et la tienne s’est avilie, car je te blâme surtout d’avoir caché tes égaremens au gardien de ton cœur.


Imogène.

Je ne me connoissois pas. La nuit dernière… oh ! la nuit dernière révéla un mystère terrible…. La lune descendit, ses rayons obscurcis cachèrent le départ d’un homme qui n’est malheureusement que trop aimé ! Alors je me sentis comme anéantie ; mes yeux s’éteignirent et se desséchèrent. N’ayant plus rien pour m’aimer, et n’aimant plus rien, je me trouvai comme seule sur la terre. Je restai tout étonnée de ma désolation, car j’avois dédaigné le monde pour lui, et à peine pouvois-je obtenir de sa pitié un peu d’intérêt que mes devoirs m’ordonnoient de repousser ! Dans ces cruelles angoisses, quoique moins