Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 1.djvu/150

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gées en légers frémissemens. Elle se voyait, dans son imagination, seule, en sûreté, mais au désespoir, parmi des milliers d’infortunés privés comme elle d’asile, et rassemblés le lendemain de l’incendie dans les faubourgs de Londres, sans nourriture, sans vêtemens, et contemplant de loin les ruines fumantes de leurs demeures et de leurs propriétés. Elle croyait entendre leurs plaintes, en répétait même quelques-unes d’une voix fort touchante ; mais elle n’avait qu’une seule réponse à ce qu’on lui disait : « J’ai perdu tous mes enfans ; je les ai perdus tous ! » C’est une chose digne de remarque, que quand cette femme commençait à parler, tous les autres fous se taisaient : la voix de la