Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 1.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lambeaux malgré tous ses efforts ; ceux de l’étranger restaient immobiles au souffle de la tempête. Cette circonstance, quelque étonnante qu’elle fût, frappa moins notre jeune homme que l’insensibilité qu’il témoignait à la terreur et à la détresse qui l’environnaient. Melmoth s’écria tout haut : « Juste Ciel ! est-il possible qu’une créature humaine reste là sans faire un effort, sans exprimer un sentiment en faveur de ces infortunés qui périssent ? » Après quelques momens de silence, il entendit distinctement ces mots : « Qu’ils meurent. » Il leva les yeux et vit encore l’étranger à la même place, les bras croisés sur la poitrine, le pied en avant, immobile au milieu de l’écume dont il