Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 1.djvu/9

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couple ressemblât à don Raymond et à l’esprit de Béatrix dans le Moine. Quand le dîner était servi, le vieillard, regardant attentivement son neveu, qui rongeait de maigres os de mouton, nageant dans un faible bouillon, lui recommandait surtout de ne pas trop manger. Le soir on se couchait avant la fin du crépuscule, afin d’épargner la chandelle, et John, que la faim tenait éveillé dans son lit, n’avait de consolation que quand à huit heures, après le coucher de son oncle, la vieille gouvernante venait lui apporter quelques bribes de son propre repas, en lui recommandant entre chaque bouchée de n’en rien dire à Monseigneur.

Après s’être rappelé son enfance,