Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/11

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lents, me tendit les bras d’un air composé, appuya pour un moment sa tête sur mon épaule, et en se relevant me regarda avec des yeux perçans, dont le lustre hautain n’offrait pas un seul rayon d’amitié fraternelle. Cet accueil me déconcerta complétement. Cependant nous avions obéi à mon père ; nous nous étions embrassés.

« Que je vous voie joindre les mains, » dit mon père, comme s’il eût désiré jouir de ce spectacle.

Je tendis la main à mon frère, et nous restâmes unis pendant quelques instans, durant lesquels mon père et ma mère s’éloignèrent pour nous considérer. J’eus le temps de réfléchir à la comparaison qu’ils devaient faire