Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/126

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missant. Et qui m’a rendu démon ? répondis-je. C’est lui qui a nourri ma passion dans l’espoir d’en tirer parti, et qui, lorsque la nature fait naître en moi une seule émotion généreuse, prétend que je suis en démence. Voyez, mon père, comme il a renversé le pouvoir et l’ordre de la nature. C’est lui qui est cause que mon frère est en prison pour la vie ; c’est lui qui a fait de notre naissance une malédiction pour ma mère et pour vous. Qu’avons-nous éprouvé dans la famille, depuis qu’il y jouit d’une si funeste influence, si ce n’est les dissensions et le malheur ? Renvoyez cet homme dont la présence nous glace ; écoutez-moi un instant et rejetez-moi